Les meilleurs exemples de ces différences :

-L’Homme change d’alimentation chacun de ses repas sans problème…Mais si son tube digestif était conçu comme celui du chat, cette variation alimentaire permanente lui vaudrait d’avoir constamment la diarrhée !

-L’Homme a besoin de la cuisson, du sel, d’arômes gustatifs, de l’apparence de ce qui garnit son assiette pour tirer plaisir de son repas, mais si ses sens étaient ceux du chat, il n’aurait besoin que des effluves de son repas pour l’apprécier pleinement …

-L’Homme peut depuis de millénaires consommer son repas en prenant son temps, sans risque de devenir la proie d’un prédateur sauvage mais s’il était un chat l’évolution aurait encore laisser en lui ce réflexe de consommation rapide nacré dans les gènes de tout animal susceptible de se faire voler sa nourriture par un congénère ou d’être attaqué par un prédateur…

-L’Homme consomme son repas selon une fréquence habituelle (matin, midi, soir), mais le chat est originellement un chasseur solitaire des zones désertiques, qui comble ses besoins alimentaires par une multiplicité de repas de jour et de nuit (jusqu'à 16 par jour).

Le chat est donc un chat, n’en déplaise a certains. Il se doit d’être apprécié, traité et respecté comme tel. La science et la connaissance ne viennent d’ailleurs qu’appuyer des fait, si l’on se réfère aux exemples évoqués La digestion est un exemple typique de réactions et de mécanismes propres chaque espèce, dont l’amalgame pourrait se révéler dangereux pour le chat (ou l’homme), tant sont flagrantes les différences .

Appréciation de l’aliment : odorat et goût ne jouent pas les mêmes rôles :

Le Chat, contrairement à l’Homme apprécie l’alimentation avant tout au travers de son odorat. La surface de sa muqueuse olfactive est ainsi 10 fois plus étendue que celle de l’Homme. Le nez d’un chat recèle jusqu'à 67 millions de capteurs olfactifs, alors que le plus fin des nez humains n’en possédera pas plus de 20 millions. Le goût en revanche, contrairement bien des idées reçues, n’intervient que très peu dans le choix de l’aliment chez le chat. Là ou l’Homme revendique 9000 « bourgeons gustatifs » (les cellules qui captent et analysent le goût des aliments), le Chat n’en dispose que de 19 fois moins, et une fois en gueule, l’aliment de s’attarde pas et migre très vite vers l’estomac.
Par ailleurs, le chat qui perçoit mal le goût sucré, est en outre, un carnivore strict qui ne synthétise pas la « taurine », mais la trouve uniquement dans les chairs des animaux qu’il chasse ou dans ses croquettes.

Prédigestion de l’aliment : de la cavité buccale a l’estomac :

Le Chat ne consacre que très peu de temps à la mastication de ses aliments. Il les avale rapidement alors que l’Homme les prépare à la digestion par une mastication prolongée, dont il tire plaisir par la libération d’arômes, qui écrase les aliments et, en les mélangeant à la salive, entame un premier travail digestif via les enzymes contenus dans cette dernière. À l’inverse, pour le Chat, c’est l’estomac qui constitue le lieu privilégié de démarrage des processus digestifs.

La réalité scientifique le démontre une fois de plus : l’estomac représente plus de 60 % du poids total de l’appareil digestif dans l’espèce féline, contre 11 % seulement chez l’Homme.

Le taux très acide du PH stomacal, lié a la grande abondance d’acide chlorhydrique ( 6 fois plus que pour l’être humain), rend très bien compte du rôle purificateur que tient l’estomac chez le Chat, lui permettant de disposer d’une barrière naturelle extraordinairement efficace contre les infections digestives.

Performance digestives : un héritage des gènes :

Originellement le Chat est un « grignoteur ». En effet, un aliment étant laissé à sa disposition, il fera entre 10 et 16 repas par jour. Les repas ne durent que 2 à 3 minutes. Ces petites quantités espacées dans la journée expliquent pourquoi le transit digestif est très rapide chez le Chat comparativement à celui de l’Homme (12 à 14 heures contre 30 à 48 heures).

Comprendre ces éléments, par ailleurs envisageables sous d’autres angles fonctionnels biologiques, revient à comprendre le Chat, et surtout à accepter qu’il soit très différent de l’Homme, non seulement dans son apparence ou dans le fait qu’il ne puisse « parler ». L’anthropomorphisme parfois outrancier, tel que véhiculé dans certains films par exemple, est non seulement scientifiquement dommageable, mais il est plus hautement nuisible, jusqu’à réduire l’espérance de vie de l’animal.

La méconnaissance des vrais besoins de l’animal, associée a l’envie naturelle de tout propriétaire de « bien faire », peut représenter un danger pour nos animaux en projetant sur eux nos envies, notre mode de vie, sans prendre en compte l’essentiel : leur animalité.

Responsable de la domestication du Chat, l’Homme a le devoir de le nourrir en accord avec ses vrais besoins spécifiques et non en fonction de ses projections humaines. L’animal est un animal et en aucun cas un être humain au plan biologique. C’est la première règle du vrai respect de l’animal. La démarche du choix de l’aliment le plus adapté à son animal doit donc être orientée vers une approche nutritionnelle sans ce laisser influencer par ses propres habitudes alimentaires.

Depuis la nuit des temps, l’Homme est un omnivore, doué de goût, aimant la variété pour éviter la lassitude, alors que l’organisme du Chat, carnivore strict, est adapté à un type d’alimentation particulier. Même s’il est parfois tentant d’appliquer la règle de la diversité pour son chat en lui préparant une alimentation proche de celle de l’Homme, celle-ci sera mal adaptée à sa condition ou à sa morphologie. Près de 5 000 ans de domestication de l’espèce féline n’ont pas suffi pour transformer ces carnivores stricts en omnivore.

Gare donc à nos réflexes anthromorphiques préjudiciables à la bonne santé de nos animaux.

( Source Textes extraits de L’encyclopédie du Chat Royal Canin, Tome 3 édition Aniwa Publishing. )